GIUSEPPE MASIA « Rip the needle » 

« Rip the needle » 

GIUSEPPE MASIA

Belgique-Italie | Première mondiale 
ENTRÉE LIBRE
SENTIER DE LA VÉLOGARE

Une collaboration :

Installation sonore et sculpturale composée de trois modules de platines DIY, spécialement conçues pour lire des disques en verre. Ces vinyles ne sont pas des objets produits en série, mais le fruit d’un long processus de moulage à partir de disques récupérés, altérés, thermoformés. Des empreintes du temps gravées dans un matériau fragile, mais durable.

Chaque platine est équipée d’un bras de lecture construit à la main, conçu pour suivre les sillons irréguliers et parfois instables de ces disques hybrides. Le son qui en sort est brut, texturé, parfois imprévisible : on y entend les frottements, les cliquetis, les ruptures, comme autant de cicatrices audibles de la matière. L’installation ne cherche pas à reproduire la musique de manière fidèle, mais à activer les restes, les fantômes sonores, les éclats de mémoire qui hantent encore la surface.

L’ensemble propose une expérience d’écoute élargie : on entend avec les oreilles, mais aussi avec les yeux, avec le corps. Chaque disque tourne à sa propre vitesse, chaque haut-parleur diffuse une plage de fréquence distincte. Rien n’est calé. Tout flotte, se chevauche, se réinvente en boucle. C’est dans ces instabilités que quelque chose se joue, une attention, une forme d’écoute qu’on ne prend plus le temps d’avoir.

Cette œuvre pose la question de ce que veut dire écouter dans un monde saturé de sons jetables. Elle propose une autre temporalité : plus lente, plus fragile. Elle invite à prendre le temps de regarder tourner ce qui, d’habitude, reste invisible ou inaudible. C’est un espace d’écoute, mais aussi de contemplation : une sculpture sonore qui se compose à chaque rotation.

À propos de l’artiste

Originaire de Sardaigne et ayant grandi à Bruxelles, Giuseppe Masia vit et travaille à Montréal. Il est actuellement inscrit à la maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, où il développe une pratique à la croisée du son, de la sculpture et de la mémoire. Ses œuvres prennent souvent la forme d’installations sonores ou de performances utilisant des disques vinyles altérés et des tourne-disques bricolés, qu’il conçoit et fabrique lui-même.

Son travail explore la matérialité du son à travers des objets récupérés, abîmés, reconfigurés. Le disque vinyle, qu’il moule dans le verre ou découpe au laser, devient chez lui un terrain d’expérimentation, un support d’empreintes, une archive mouvante. Il s’intéresse à ce qui persiste dans les objets usés : les cicatrices, les silences, les bruits résiduels. Pas pour les réparer, mais pour les faire parler autrement.

Son expérience personnelle de la maladie l’a mené à penser la précarité différemment, pas comme une faiblesse, mais comme un lieu de création. Cette réflexion traverse ses œuvres : dans les matières fragiles qu’il utilise, dans les dispositifs faits main, dans la lenteur de l’écoute qu’il propose. C’est une démarche à contre-courant, low-tech, mais profondément sensible.

Ses influences vont de Pierre Schaeffer à Martin Tétreault, en passant par Jonathan Sterne, Rosalind Krauss ou encore Maria Chavez. Mais c’est surtout dans l’expérimentation directe, dans le contact avec les matériaux, que son travail prend forme. Pour lui, chaque geste de découpe, chaque son qui accroche, chaque sillon brisé est déjà un début d’histoire.

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