Installations sonoreS dans l'espace puBlic
13 AU 19 MAI
CENTRE-VILLE DE VICTORIAVILLE
ENTRÉE LIBRE - 10 H À 20 H
Visite guidée pour groupe scolaire, communautaire ou entreprise :
Une collaboration majeure
LES SONS EN MOUVEMENT
« (…) ce qui me frappe le plus dans cette œuvre, ce n'est ni le rythme, ni le mouvement, c'est la beauté métaphysique du son. En elle est le souffle qui animera et engendrera le mouvement déjà germé dans la perturbation vibratile de l'air. Cette beauté sonore nous aura rempli d'enthousiasme et donné envie d'y participer. »[1]
Gilles Tremblay (1932-2017), grand pédagogue et compositeur québécois émérite, exprimait exactement (hasard ou prémonition ?!), dans cet article paru en 1959 au sujet d’Edgar Varèse, la mécanique exercée par les œuvres proposées pour notre parcours, année après année. L’attrait de l’objet poétique émettant des sons donne en effet envie d’y participer. Le public n’assiste pas à un concert, il est dans le spectacle. Une installation sonore est pensée par l’artiste pour modifier la perception de l’espace et du champ acoustique, que ce soit en trois dimensions ou immatériel.
Le son se propage à travers différents milieux matériels, comme l'air, l'eau, l'acier et le corps humain. Chaque milieu a des propriétés spécifiques qui influent sur la manière dont les ondes sonores se transmettent, créant ainsi une diversité d'expériences acoustiques; dans l'air, le son se déplace sous forme d'ondes de pression, tandis que dans des milieux plus denses comme le bois, la terre ou l'acier, les ondes sonores peuvent se propager plus efficacement en raison de leur plus grande densité. Cette diversité de milieux physiques est un bon exemple de la complexité et la variété du monde sonore qui nous entoure.
Le public aura l'occasion d'explorer les diverses facettes de la perception sonore ainsi que les stratégies ingénieuses adoptées par les artistes pour insuffler une touche de magie. Les gens pourront plonger dans l'univers d'un dispositif poétique, découvrir de nouvelles perspectives discursives, participer activement à la création d'une trame sonore, se laisser captiver par la relation entre le mouvement et le champ sonore, dénicher les sources audios et même identifier leur provenance. En somme, une expérience immersive où l'auditoire sera invité à s'immerger pleinement dans la richesse et la complexité du monde sonore, tout en explorant les multiples dimensions offertes par les artistes.
La beauté métaphysique du son, comme le nomme si bien Gilles Tremblay, sera encore présente pour notre Festival cette année!
[1]Tremblay, G. (1959). Les sons en mouvement. Liberté, 1(5), 297–303.
Érick d'Orion, commissaire aux installations sonores
PIERRE BOULANGER « Sans titre B »
QUÉBEC
PREMIÈRE MONDIALE
Une sculpture cinétique et sonore mesurant 40 pieds traverse la salle. C’est en quelque sorte une longue vague en mouvement activée par un moteur programmé à intervalles irréguliers. À chaque extrémité, lorsqu’une sphère passe devant un capteur, une cloche de verre est frappée par un maillet. La bête flotte dans l’espace devant le public...
Sur le Web
Pierre Boulanger
TIM FEENEY « Nightjar's Nest »
ÉTATS-UNIS
PREMIÈRE MONDIALE
Dispositif de petits haut-parleurs imitant les cris et les battements d'ailes du petit engoulevent, un oiseau nocturne commun du désert de la Californie, et dont le territoire peut s'étendre jusqu'aux forêts de feuillus de l'Est. Les occurrences, le volume et la fréquence des sons de chaque haut-parleur sont proportionnels aux données de température et de fréquence des incendies de forêt provenant de différents endroits d'Amérique du Nord. En s'engageant dans le champ sonore qui en résulte, l’observateur perçoit grandir et s'évanouir dans le silence et flotter à des rythmes plus rapides et plus lents.
En l'espace d'une heure, ils augmentent et s'accélèrent proportionnellement à l'accélération du réchauffement induit par les changements climatiques au cours des dernières décennies. Ce cycle se répète ensuite pendant les heures d'ouverture au public créant une « carte d'horloge » temporelle et géographique au sein de laquelle le public fait l'expérience auditive et physique de l'accélération du changement climatique.
Sur le Web
Tim Feeney
LA QUADRATURE & AUDIOTOPIE « Sédiment narratif »
QUÉBEC
PREMIÈRE MONDIALE
Une collaboration / Avec l'aide de
« Sédiment narratif » est un projet au confluent de l’installation, du conte et du son qui invite les visiteur.euse.s à s'étendre pour faire l'expérience kinesthésique du sol. Porté par un repositionnement de la hiérarchie des écosystèmes au sommet de laquelle l’humain s’efforce de trôner, « Sédiment narratif » échafaude une critique des relations de pouvoir que nous entretenons sur notre environnement.
Dans la durée, l'œuvre raconte l’implacable transformation de biomes au fil des millénaires où l’humanité n’est qu’un fait divers parmi d’autres.
Sur le Web
La Quadrature
Audiotopie
FLO BRISEBOIS « Terres synthétiques »
QUÉBEC
PREMIÈRE MONDIALE
Avec l'aide de
« Terres synthétiques » rend hommage aux travaux historiques du physicien Hermann von Helmholtz sur les sensations auditives, par une réinterprétation de l’usage de ses résonateurs, une série d’instruments sphériques permettant d’amplifier les partiels harmoniques.
Avec leur forme arrondie, les enceintes-sculptures de l’installation filtrent les gestes sonores qu’elles diffusent. L’expérience d’écoute varie en fonction de la position adoptée parmi celles-ci. Elles font entendre des enregistrements d’objets divers en terre cuite, modifiés par traitement numérique. Jouant sur les limites perceptibles de l’identité sonore de la céramique, dans l’alternance de timbres familiers et abstraits, l’œuvre favorise une réflexion sur la complexité des indices psychoacoustiques nécessaires à la reconnaissance d’une sonorité.
« Terres synthétiques » présente une forme musicale ouverte, d’une durée indéterminée, grâce à l’introduction d’éléments de hasard dans sa structure algorithmique. L’ordre d’apparition des enregistrements, leur spatialisation et les temps de transition changent à chaque itération de la composition.
Sur le Web
Flo Brisebois
PETER VAN HAAFTEN / GARNET WILLIS « Air Prism Nº 1 »
CANADA
PREMIÈRE MONDIALE
Avec l'aide de
Peter van Haaften : conception et design, composition, son, acoustique, électronique, programmation, fabrication.
Garnet Willis : conception visuelle, consultation en matière de concepts, recherche en ingénierie et en matériaux, fabrication, acoustique.
Une production Moulin de l’Imprévu.
Sculpture sonore algorithmique qui exploite les vibrations des cordes sous la force du vent. Centrée sur une déconstruction de la harpe éolienne acoustique classique, les fluctuations subtiles de 117 fils tendus suspendus à l'air libre sont façonnées en une performance sonore électronique continue propulsée par le vent. Lorsque le vent traverse l'instrument, l'ensemble de l'appareil tourne, créant une pirouette dans le champ sonore. « La musique est dans l'air comme les couleurs sont dans la lumière. » (William Jones, 1781)
Sur le Web
Peter van Haaften
Garnet Willis
ADAM BASANTA « Persistent Teenage Gestures »
CANADA
« Persistent Teenage Gestures » met en avant un sentiment de narration enfouie, développant une sensibilité ambiguë, irrésolue. Nous sommes confrontés à une scène curieuse : une guitare cassée, une boule de bowling, un amplificateur scié en deux et qui continue de renvoyer de l'énergie. L'arrangement apparemment désordonné est trempé dans la peinture, c'est un chaos performatif uni dans un geste singulier.
L'œuvre est une accumulation de trois actes destructeurs; certains sont nets, méthodiques, presque chirurgicaux, tandis que d'autres sont émoussés et grossiers, improvisés. Le son émanant de l'installation persiste, évolue continuellement ; une ondulation résonnante continue, un solo prolongé, une élégie à rien de particulier.
Commande d'Eastern Bloc (Montréal QC) en 2018.
Sur le Web
Adam Basanta
PIERRE BOULANGER « Résonance »
QUÉBEC
PREMIÈRE MONDIALE
Une collaboration
Installations comportant deux modules sonores suspendus à chaque extrémité intérieure du containeur. Les modules sont constitués d’un système électromécanique faisant tourner une roue servant de sorte d’archet (un peu comme pour une bielle (instrument de musique)). La roue frotte sur une tige de verre qui entre en résonance, les vibrations sont transmises à une tige de métal accordable qui se met à émettre un son, comme une sorte de bourdon (drone). Le son se propage via une grande feuille de métal qui agit en tant qu’amplificateur passif. En plus de ces deux modules, un autre dispositif est déposé au centre du containeur, il consiste en plusieurs éléments en porcelaine qui sont activés (tintements) par des solénoïdes programmés.
Sur le Web
Pierre Boulanger
MÉNARD / ST-AMAND « Projet 3.0 »
QUÉBEC
PREMIÈRE MONDIALE
Avec l'aide de
« Cette installation sonore clôt notre triptyque d’œuvres et par le fait même elle évoque les différents procédés utilisés dans les œuvres précédentes. Elle comporte trois modules aux rôles divers. Le premier occupe celui d’un oscillateur sonore au design ancien, l’ampoule permet un support visuel de la hauteur de la fréquence sonore. Le deuxième a un rôle plus contemplatif, il expose différents éléments propres aux circuits électromécaniques sous forme d’un circuit déconstruit. Chaque composante a un son pré-enregistré et celui-ci est joué en boucle lors de son activation. Le dernier module est plus ludique, un xylophone robotisé, sept lames de métal sont percutées par des solénoïdes à l’activation des boutons par l’utilisateur. En plus du son produit par ces moments percussifs, un son pré-enregistré est enclenché pour donner une texture sonore plus intéressante. Ce timbre métallique fait écho à celui de l’environnement sonore présent dans une usine. »
Sur le Web
Ménard / St-Amand
JEAN-FRANÇOIS LAPORTE « Spirituel »
QUÉBEC
PREMIÈRE MONDIALE
Une collaboration
Œuvre qui met en scène douze dispositifs mécaniques composés de bols en acier inoxydable, de petites hélices motorisées, de jeux de lumières et de trépieds de micros. Centrée sur l’idée du mouvement circulaire, tout y est en rotation. De sa disposition en cercle jusqu’à son utilisation d’hélices tournoyant autour des bols, l’installation converge vers la cyclicité. Elle permet également de réutiliser des objets banalisés du quotidien afin d’en révéler les propriétés esthétiques, voire hypnotiques.
Il en résulte la création d’un espace immersif, de son et de lumière où le public est libre de circuler, se laissant guider par ses sens. Toutes les évocations sont permises dans cette exploration abstraite de la spiritualité. Sans faire référence à une religion ou un culte précis, les harmonies changeantes de l’œuvre peuvent rappeler tantôt des cloches d’église, tantôt des bols chantants tibétains. Elle invite donc à l’imagination et à l’introspection sur le rapport que nous avons individuellement avec la spiritualité.
Sur le Web
Jean-François Laporte